La Tourbière de Yeun Elez
Avec notre Club de randonnées le 1er juillet dernier, découverte de La Tourbière de Yunn Elez.
Au départ de cette randonnée, un alignement mégalithique comportant une vingtaine de petits menhirs porte le nom d'Eured Ven, la noce de pierre. On dit que cette noce populaire s'encanailla et s'enhardit tellement qu'elle manqua de respect au recteur de Botmeur, l'empêchant même d'accomplir son office et de donner l'extrême onction à un paroissien. Puis le cortège s'éloigna chantant et dansant sur la lande. On ne les revit plus, mais on retrouva une vingtaine de pierres figées, pétrifiées pour l'éternité.
Ancienne zone de marécage, ce qui alimentait les légendes et fournissait avec la tourbe, une source de revenus non négligeable, le Yeun Elez est depuis les années 1930 majoritairement occupé par le Réservoir de Saint-Michel, lac articifiel créé pour alimenter une centrale électrique qui fait partie de la centrale à énergie thermique (gaz) des Monts d'Arrée.
Un marais que nous parcourerons en empruntant souvent des caillebotis, afin de préserver ce milieu naturel.
La tourbière
Situait au cœur des tourbières un marais sans fond, le Youdig, l'une des portes des enfers :
« On dirait, en été, une steppe sans limites, aux nuances aussi changeantes que celles de la mer. On y marche sur un terrain élastique, tressé d’herbes, de bruyères, de jonc. A mesure qu’on avance, le terrain se fait de moins en moins solide sous les pieds : bientôt on enfonce dans l’eau jusqu’à mi-jambes et, lorsqu’on arrive au cœur du Yeun, on se trouve devant une plaque verdâtre, d’un abord dangereux et de mine traîtresse, dont les gens du pays prétendent qu’on n’a jamais pu sonder la profondeur. C’est la porte des ténèbres, le vestibule sinistre de l’inconnu, le trou béant par lequel on précipite les « conjurés ». Cette flaque est appelée le Youdig (la petite bouillie) : parfois son eau se met à bouillir. Malheur à qui s’y pencherait à cet instant : il serait saisi, entraîné, englouti par les puissances invisibles ».