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9 septembre 2015

Confidences,

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“…Heureux celui que Dieu a fait naître d’une bonne et sainte famille! C’est la première des bénédictions de la destinée; et quand je dis une bonne famille je n’entends pas une famille noble de cette noblesse que les hommes honorent et qu’ils enregistrent sur le parchemin. Il y a une noblesse dans toutes les conditions. J’ai connu des familles de laboureurs où cette pureté de sentiments; où cette chevalerie de probité, où cette fleur de la délicatesse, où cette légitimité des traditions qu’on appelle la noblesse, étaient aussi visibles dans les actes, dans les traits, dans le langage, dans les manières, qu’elles le furent jamais dans les plus hautes races de la monarchie. Il y a de la noblesse de la nature comme celle de la société, et c’est la meilleure. Peu importe à quel étage de la rue ou de quelle grandeur dans les champs soit le foyer domestique, pourvu que soit le refuge de la piété, de l’intégrité et des tendresses de la famille qui s’y perpétue! La prédestination de l’enfant, c’est la maison où il est né; son âme se compose surtout des impressions qu’il y a reçues. Le regard des yeux de notre mère est  une partie de notre âme qui pénêtre en nous par nos propres yeux. Quel est celui qui, en revoyant ce regard seulement en songe ou en idée, ne sent pas descendre dans sa pensée quelque chose qui en apaise le trouble et qui en éclaire la sérénité?

     Dieu ma fait la grâce de naître dans une de ces familles de prédéliction qui sont comme un sanctuaire de piété où l’on ne respire que la bonne odeur que quelques générations y ont répandue en traversant successivement la vie; famille sans grand éclat, mais sans tache, placée par la Providence à un de ses rangs intermédiaires de la société où l’on tient à la fois à la noblesse par le nom et au peuple par la modicité de la fortune, par la simplicité de la vie et par la résidence à la campagne, au milieu des paysans, dans les mêmes habitudes et à peu près dans les mêmes travaux. Si j’avais à renaître sur cette terre, c’est encore là que je voudrais renaître. On y est bien placé pour voir et pour comprendre les conditions diverses de l’humanité…au milieu. Pas assez haut pour être envié, pas assez bas pour être dédaigné; point juste et précis où se rencontrent et se résument dans les conditions humaines l’élévation des idées qui produit l’élévation des points de vue, le naturel des sentiments que conserve la fréquentation de la nature…”

Les confidences,
Alphonse de Lamartine

 

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Commentaires
J
Belle photo superbe confidence..je suis tout à fait d'accord avec Alphonse !<br /> <br /> Merci Patrick de partager cela ;-) Amitiés :)
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