26 février 2016
La Barque Solaire,
Pour les Égyptiens de l'Antiquité, le cycle perpétuel du lever et du coucher du soleil est comparable au cycle de la vie et de la mort. Ainsi, chaque matin le soleil naît à l'orient, croît jusqu'au zénith, puis vieillit jusqu'à l'occident où il disparaît dans le royaume des morts. Ce voyage diurne, le dieu solaire Rê le fait à bord d'une barque appelée mandjet. Le choix d'une barque comme moyen de transport se comprend aisément dans une civilisation résolument fluviale où le Nil occupe la place d'axe principal de communication et de source quasi-exclusive d'alimentation grâce aux crues, à l'irrigation et à la pêche.
Le périple perpétuel de Rê ne connaît pas de pause à la tombée de la nuit; bien au contraire, il ne fait que recommencer. C'est aux commandes d'une autre barque, appelée mesektet qu'il entame son périple souterrain et traverse les douze heures de la nuit avant de pouvoir renaître au matin. Dans le royaume des morts (la nuit), il doit affronter les forces du chaos dont le représentant le plus puissant est le serpentApophis. Il est accompagné sur la barque par d'autres divinités qui, comme Seth, l'aident à lutter contre le chaos.
Les Égyptiens de l'Antiquité ont imaginé qu'en s'associant au dieu solaire lors de sa course perpétuelle à bord des barques sacrés, leurs âmes vivraient éternellement. C'est ainsi que le culte funéraire est fortement marqué par ce mythe solaire. Par exemple, on construisait de préférences les tombeaux sur la rive occidentale du Nil (où « meurt » le soleil) et lors de l'enterrement on faisait traverser le fleuve au défunt sur des barques semblables à celle du dieu solaire.
Ici, dans le parc du Château de Rambouillet, la "Barque Solaire" est du sculpteur, peintre et poète français d'origine tchèque Karel Zlin. On y voit un homme nu, bras droit plié au-dessus de la tête, scrute l'horizon, debout sur une embarcation posée sur deux roues, qui tient de la gondole vénitienne. Mise en place en 1993.
Photo d'octobre 2015.
©Patrick Desbois
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