L'appel du large

L’appel du large

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Charles Baudelaire

Comments

[letienne]

Un poème de Baudelaire, et une superbe photo aux vraies couleurs de là-bas.

Je connais ces falaises de craie, je les fréquentais jadis, je les ai longées si souvent.

Belle évocation qui me fait du bien.

Je vais en Normandie en février...

Amitiés.

[Josiane64]

Une belle photo qui accompagne un très beau poème

Bon dimanche et grosses bises

Josiane